L’enseignant qui enseigne explicitement évite l’implicite et le flou qui pourraient nuire à l’apprentissage. Pour y arriver, il met en place un ensemble de mesures de soutien aidant les élèves dans leur processus d’apprentissage. Ces mesures de soutien ou d’étayage passent par les actions de dire, de montrer et de guider les élèves dans leur apprentissage :

• Dire, au sens de rendre explicites pour les élèves les intentions visées par la leçon. Dire, aussi au sens de rendre explicites et disponibles pour les élèves les connaissances antérieures dont ils auront besoin.
• Montrer, au sens de rendre explicite pour les élèves l’accomplissement d’une tâche en l’exécutant devant eux et en énonçant le raisonnement suivi à voix haute.
• Guider, au sens d’amener les élèves à rendre explicite leur raisonnement implicite en situation de pratique. Guider, aussi au sens de leur fournir une rétroaction appropriée, afin qu’ils construisent des connaissances adéquates avant que les erreurs ne se cristallisent dans leur esprit.

La fonction principale de ces mesures de soutien est d’éviter de surcharger la mémoire de travail des élèves (Gauthier, Bissonnette, Richard et Castonguay, 2013).

L’enseignement explicite se divise en trois étapes subséquentes : le modelage, la pratique guidée ou dirigée et la pratique autonome ou indépendante.

L’étape du modelage (je fais) a pour but de favoriser, auprès des élèves, la compréhension de l’objectif d’apprentissage; celle de la pratique dirigée (nous faisons) leur permet d’ajuster et de consolider leur compréhension dans l’action; finalement, la dernière étape, la pratique autonome (tu fais), fournit de multiples occasions d’apprentissage nécessaires à la maîtrise et à l’automatisation des connaissances.

Ainsi, au départ, l’enseignant modèlera ce qu’il faut faire devant les élèves, pour ensuite les accompagner en pratique dirigée afin qu’ils s’exercent à leur tour, de façon à ce qu’ils soient capables, en bout de course, d’accomplir seuls la tâche, en pratique autonome. Le questionnement ainsi que la rétroaction devront être constants tout au long de la démarche pour s’assurer que les actions effectuées par les élèves seront adéquates.

À noter :

• Il pourrait être avantageux d’enregistrer votre enseignement ou certaines de ses parties et de le rendre disponible aux élèves afin qu’ils puissent le consulter en tout temps.
• Un cours à distance efficace implique la réalisation de courtes séquences d’enseignement. De plus, de courtes séquences d’enseignement favorisent une attention et une concentration plus soutenues de la part des élèves. Il est donc préférable de voir les élèves plus souvent, mais de prévoir des rencontres de courte durée.

Tableau. Adapter l’enseignement à l’apprentissage à distance

Source : Création de Brad Nguyen, traduction de Benoît Vigour.

Doit-on toujours offrir des prestations de cours synchrone en grand groupe?

Pas nécessairement. Si on utilise un système de gestion des apprentissages, si on met à la disposition des élèves des capsules vidéo, des exercices interactifs, des activités significatives et qu’on leur fournit une rétroaction spécifique et personnalisée, la prestation synchrone n’a pas à être aussi régulière que si l’on suivait le calendrier scolaire et les jours cycliques.

Par conséquent, pour les élèves, les moments synchrones deviennent des moments privilégiés pour prendre contact avec leur enseignant, créer ou maintenir un lien affectif et recevoir de la rétroaction. Certaines rencontres peuvent également être réalisées en sous-groupe ou de façon individuelle, tel que proposé par le modèle de RAI.