Pourquoi des consignes?
« Un bon cours à distance est un cours où les étudiants ne posent pas de questions. »
C’est ce qu’on disait au siècle dernier, c’est-à dire dans l’ère pré-Internet. On parlait bien sûr des cours par correspondance, donc totalement asynchrones. Cela fait sourire aujourd’hui, car depuis l’avènement des moyens de communication numériques, presque tout étudiant a accès à un ordinateur ou à un appareil mobile et peut donc poser une question ou dialoguer avec son enseignant à tout moment. De plus, on sait maintenant que l’interaction entre un enseignant et ses étudiants est un facteur de réussite important (Conseil supérieur de l’éducation, 2015, p. 23).
Cependant, il y avait un fond de vérité à cet aphorisme, dans la mesure où un bon cours est celui dont le matériel a été validé et amélioré au point où les problèmes et questions deviennent plus rares, notamment pour ce qui concerne les aspects organisationnels.
De plus, les cours à distance des dernières années sont devenus très dynamiques : les contenus et les activités changent plus rapidement, les technologies de support à l’enseignement et à l’apprentissage évoluent constamment, et les étudiants font partie d’une communauté d’apprenants sur les réseaux scolaires (p. ex. forums de cours) et sur les réseaux sociaux.
Pour ces raisons, il est devenu plus difficile, voire impossible, pour un enseignant à distance, de réduire les questions de type organisationnel à zéro. Toutefois, il est pertinent de faire tout le nécessaire pour en diminuer le flot. Aucun enseignant ne veut voir sa boîte de courriel se remplir de questions triviales, ou voir le forum de discussion être détourné à cause d’une consigne évasive.
Cette effervescence, dans un contexte d’apprentissage souvent anxiogène pour bien des étudiants, peut être exacerbée dans un contexte de formation asynchrone, où les contacts entre enseignant et étudiants sont réduits.
« [D]ans une modalité de formation à distance asynchrone, qui comporte une scénarisation poussée, les directives fournies dans le matériel d‘apprentissage et d’évaluation constituent, en elles-mêmes, une forme d’encadrement. »
Source : Parr, 2019, p. 77.