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De l’adoption à l’innovation

La démarche d’intégration d’une nouvelle technologie dans un contexte de formation à distance n’est pas si différente qu’en classe présentielle.

En général, les principes d’intégration des technologies dans un environnement de formation demeurent sensiblement les mêmes. Or, dans un contexte de formation à distance, l’intégration mal menée ou peu réfléchie d’une technologie pourrait être plus difficile à corriger qu’en classe présentielle.

En effet, si des problèmes liés à l’utilisation inappropriée d’une technologie surgissent, les demandes des étudiants ne pourront pas été résolues de manière immédiate. Le temps passé avant qu’une solution n’arrive peut susciter de l’insatisfaction chez l’étudiant, voire le décourager. Par exemple, si les consignes pour utiliser un outil dans un travail noté ne sont pas claires ou s’il manque des modèles pour l’utiliser efficacement, les courriels dans la boîte de réception du professeur ne se feront pas attendre. Ce dernier devra apporter une solution dans le site du cours, ce qui peut prendre un certain temps.

Le modèle ASPID (pour Adoption, Substitution, Progrès, Innovation, Détérioration) proposé par Thierry Karsenti Ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation de l’Université de Montréal, permet de comprendre les impacts possibles de l’intégration d’une nouvelle technologie dans l’enseignement. Cliquez sur les éléments suivants pour obtenir des précisions sur son modèle.

Le modèle ASPID, tel que décrit par T. Karsenti (2014)
Adoption

L’adoption de l’outil représente la première phase du modèle ASPID.

À ce stade, la familiarisation et l’utilisation des technologies requiert un temps considérable et de l’engagement personnel de la part de l’enseignant. Ainsi, l’utilisation de l’outil peut être perçue comme une option chronophage et peu efficace. L’adoption d’une nouvelle technologie peut s’avérer positive ou négative.

Substitution

La progression devient positive lorsqu’on arrive à la substitution.

Les technologies permettent alors de réaliser des activités de formation avec une réelle efficacité. Il s’agit de reproduire ce que l’on faisait dans la classe présentielle, mais avec des technologies. Il n’y a pas de gains ni de pertes d’efficacité.

Progrès

Si un net avantage à l’usage de la technologie peut être constaté, on est à la phase de progrès. On réalise alors des activités de formation avec une efficacité accrue, ce qui se répercute aussi sur les étudiants.

Innovation

Enfin, la véritable évolution dans l’enseignement a lieu à la phase d’innovation. Les technologies permettent de réaliser des activités de formation qui n’étaient pas possibles auparavant.

Détérioration

En revanche, la démarche d’intégration peut être négative.

L’usage irréfléchi des technologies génère une détérioration dans la réalisation des activités de formation, exacerbe les lacunes de l’enseignement et comporte de nombreux désavantages qui nuisent aux étudiants.

Les phases de ce modèle sont souvent tributaires du niveau d’engagement de l’enseignant. Cet engagement est renforcé par la collaboration avec les pairs (pour se former et s’informer) et par l’écoute des étudiants.

Il faut aussi considérer le degré d’usage responsable des technologies par les étudiants à des fins d’apprentissage.

Modifié le: mercredi, 10 juin 2020, 11:01
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