Passer au contenu principal

Scénariser l’interaction

Bien que de nombreux acteurs de la formation s’entendent sur l’importance des interactions sociales pour la construction individuelle et collective des connaissances, force est d’admettre que la volonté de s’engager dans une dynamique d’interactions n’est pas forcément naturelle. De ce fait, il est souvent nécessaire de créer des scénarios susceptibles de stimuler les interactions entre pairs et la collaboration.

Dans une large mesure, une dynamique d’interaction réussie dépend du travail de scénarisation qui précède la classe virtuelle. Le principe de base peut être synthétisé ainsi : dans un premier temps, un travail individuel d’appropriation doit être effectué par chaque étudiant; puis, une mise en commun dans des équipes réduites est réalisée avant d’interagir dans le grand groupe avec l’enseignant. Cette démarche peut être adaptée selon le type de contenus abordés et le scénario pédagogique spécifique.

La première étape

Étudiant au travail

La première étape est nécessaire afin d’ancrer les interactions subséquentes dans le contenu.

Chaque étudiant doit explorer le contenu proposé (vidéos, lectures, audio, etc.) pour se l’approprier. Un guide peut l’aider à porter son attention sur les éléments essentiels à retenir. Ceci peut prendre la forme d’un questionnaire, par exemple. L’étudiant peut aussi être encouragé à noter les questions qui surgissent, les réflexions que le contenu a suscitées, les liens qu’il fait avec les connaissances déjà acquises, les points où sa compréhension est limitée, etc. Il pourra par la suite amener ces éléments à la rencontre d’équipe.

La deuxième étape

Étudiants travaillant en équipe à distance dans une classe virtuelle

La deuxième étape est cruciale pour favoriser les interactions entre les membres des équipes.

Elle peut avoir lieu avant la classe virtuelle ou durant celle-ci. Par exemple, si on propose aux étudiants de se rencontrer quelques jours avant la classe virtuelle, on peut leur demander de discuter ensemble sur des points clés pouvant être définis préalablement ou émerger pendant leur discussion d’équipe. Ils peuvent utiliser un des nombreux outils de communication synchrone pour leurs rencontres.

Un rapporteur peut être choisi parmi les membres de l’équipe pour présenter les conclusions dans la séance plénière, suivant le protocole défini par l’enseignant. Cette responsabilité devrait être attribuée à tour de rôle pour chaque séance de classe virtuelle afin de favoriser une participation équitable de tous les membres de l’équipe.

Si l’on préfère réaliser les rencontres d’équipe pendant les classes virtuelles, il est possible d’utiliser la fonctionnalité de création de groupes, qui est disponible dans les outils de classe virtuelle. Ceci permet de scinder l’ensemble de la classe et d’assigner à chaque équipe un espace privé d’interaction. L’enseignant peut « se promener » à travers les groupes pour assurer le suivi, répondre à des questions, aider à la résolution de problèmes, etc. Que ce soit avant ou pendant la classe virtuelle, il est conseillé que les équipes de travail collaboratif comptent 3 ou 4 membres afin de favoriser les interactions riches de tous les membres.

La troisième étape

Enseignant devant sa salle de classe virtuelle

La troisième étape permet de mettre en commun le travail effectué dans les équipes, et ce, suivant un protocole défini dans le scénario pédagogique. Toujours avec la modération et la coordination de l’enseignant, les interventions des rapporteurs se succèdent selon le plan établi par l’enseignant. Cela peut prendre la forme d’un débat, de présentations orales, de démonstrations d’exemples, de contre-exemples ou de modèles, de séminaires, d’exposés, etc.

L’enseignant joue aussi le rôle d’intégrateur des contenus, en synthétisant et en présentant les conclusions sur les éléments clés de chaque section du contenu. Il fait, le cas échéant, des reformulations et il apporte des précisions.

La démarche ici décrite peut être adaptée à différents scénarios pédagogiques et à différents types de contenu. Le temps consacré aux interactions peut aussi être modulé en fonction des caractéristiques des étudiants et des besoins du cours. Ce qui reste primordial est d’ouvrir la place aux interactions pendant la classe virtuelle, ce qui demande la planification rigoureuse d’un scénario.

Modifié le: lundi, 1 juin 2020, 13:52
Retour au sommet de la page.