Outils de correction
18. Quel outil utiliser pour corriger l’activité d’évaluation?
Pour pouvoir porter un jugement sur la production des étudiants et déterminer la rétroaction à leur fournir, l’enseignant travaille avec des critères d’évaluation. Ces critères peuvent se trouver simplement dans son esprit. Toutefois, l’utilisation d’outils ou d’instruments peut lui permettre de porter des jugements justes, équitables et complets ainsi que des rétroactions qui permettront aux étudiants de reconnaître et de comprendre leurs erreurs afin d’y remédier. Dans ce sens, il peut être utile d’employer des grilles d’évaluation, des codes de correction ou de travailler avec des feuilles d’accompagnement.
Les grilles d’évaluation
Les grilles d’évaluation sont souvent utilisées pour porter des jugements sur la qualité d’une production réalisée par des étudiants dans le cadre d’une activité d’évaluation.
Pourquoi utiliser des grilles d’évaluation?
Elles sont très utiles pour évaluer des travaux où il est difficile de traduire le résultat par un chiffre. Autrement dit, les grilles d’évaluation permettent de déterminer si un travail permet d’atteindre les cibles d’apprentissage en tout ou en partie, surtout dans les travaux complexes.
Les grilles d’évaluation sont aussi très utiles dans les cours où les étudiants sont nombreux. Elles permettent d’automatiser ou de systématiser une partie de la rétroaction.
Dans le même sens, elles facilitent l’équité dans les activités d’évaluation lorsqu’il y a plusieurs correcteurs dans un même cours (enseignant, étudiant, pairs).
Les grilles d’évaluation sont des tableaux qui contiennent un ensemble de critères. Selon le type de grilles, ces critères sont appréciés avec une échelle quantifiée ou non. À la base, les grilles d’évaluation sont destinées à l’enseignant qui doit évaluer les apprentissages, mais le fait de les rendre disponibles aux étudiants leur permet de vérifier par eux-mêmes s’ils atteignent les cibles d’apprentissage visées. Les grilles deviennent donc un outil de communication entre l’enseignant et les étudiants, qui permet à ces derniers de s’autoévaluer avant de remettre leur travail et, s’il y a lieu, de vérifier s’ils respectent les consignes de l’activité d’évaluation.
Habituellement, les critères utilisés dans une grille d’évaluation sont rédigés par l’enseignant ou un groupe d’enseignants. Ils peuvent même découler d’un programme-cadre ou être issus d’une démarche de développement de programme. Élaborer une grille d’évaluation de qualité n’est pas nécessairement facile. Ainsi, il peut être judicieux de demander l’aide de collègues expérimentés ou d’un conseiller pédagogique.
Par ailleurs, les étudiants peuvent aussi participer à l’élaboration des critères d’évaluation, par exemple ceux à retenir pour évaluer des travaux d’équipe. Dans un tel cas, les critères peuvent être négociés et faire l’objet d’une entente sous la forme d’un contrat d’apprentissage ou de collaboration entre les étudiants.
Modèle
Pour apprendre à concevoir des grilles d’évaluation de qualité ou pour réviser sa pratique, il peut être utile de consulter le document suivant :
Côté, R., Tardif, J. avec la collaboration de J. Munn. (2011). Élaboration d’une grille d’évaluation : atelier pédagogique à l’intention des enseignants universitaires. Ouvrir dans une nouvelle fenêtre Université du Québec.
Traditionnellement, les grilles d’évaluation utilisées par l’enseignant sont des documents papier sur lesquels il consigne son appréciation des productions des étudiants. Toutefois, les développements informatiques ont fait en sorte qu’il est maintenant possible pour l’enseignant de travailler avec des versions numériques de ces grilles.
De plus, dans certains environnements numériques d’apprentissage (ENA), il est possible d’intégrer directement les critères d'évaluation de certains types de grilles. Ainsi, l’enseignant et même les étudiants (autoévaluation et évaluation par les pairs) n’ont qu’à indiquer leur jugement pour chacun des critères. Les plateformes font ensuite les calculs appropriés et communiquent les résultats et les rétroactions aux étudiants concernés.
Les codes de correction
Les codes de correction sont des systèmes d’annotations ou de symboles simples et de couleurs qui permettent de désigner des erreurs dans un texte ou une image. Ce genre de code est couramment utilisé dans les cours de langues ou de rédaction (p. ex. pour désigner des erreurs de ponctuation, d’orthographe), mais le principe peut assurément être reproduit dans d’autres disciplines. Par exemple, pour des erreurs de logique ou d’argumentation, de calculs, etc. L’utilisation de codes de correction peut également porter sur des aspects généraux dans les productions des étudiants, tels que la structure d’un document (titre, sous-titre), la mise en page ou les normes de présentation et de citation des références.
Des exemples de codes de correction sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau. Exemples de codes de correction
| Domaines disciplinaires | Portée des codes | Exemples de code |
|---|---|---|
| Cours de langue |
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| Cours de philosophie |
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De façon plus concrète, dans la réalisation de la correction et de la rétroaction numériques, l’utilisation de codes de correction peut prendre la forme d’annotations et de symboles insérés avec des outils de traitement de texte ou des chiffriers, et même d’annotations avec un stylet. Dans le même sens, il est possible d’utiliser de la couleur (p. ex. en surbrillance, en arrière-plan) de manière systématique. Par exemple, le rose pourrait signifier une erreur, le jaune un élément à retravailler, l’orange une erreur de mise en forme, le vert un passage intéressant, etc.
Dans tous les cas, ce qui est important, c’est que le code de correction choisi et sa signification soient communiqués aux étudiants lorsqu’il est employé pour la première fois.
Par ailleurs, il peut être intéressant d’utiliser un même code de correction dans différents cours apparentés d’un programme d’études et même dans le programme en entier, s’il y a lieu. Ainsi, les apprentissages des étudiants s’en trouvent évalués dans des conditions similaires et ils peuvent analyser leurs erreurs et leurs bons coups plus facilement.
Les feuilles d’accompagnement
Les feuilles d’accompagnement sont en quelque sorte des documents produits de manière concomitante au document corrigé par un enseignant dans le cadre d’une activité d’évaluation. Selon les types d’évaluation et les préférences de l’enseignant, ces feuilles d’accompagnement peuvent contenir différents éléments parmi les suivants :
- des commentaires généraux et une appréciation générale sur la production;
- des commentaires et des suggestions sur les méthodes de travail des étudiants;
- une appréciation générale de la qualité de la langue écrite ou orale;
- des commentaires et messages pour motiver les étudiants, leur suggérer des pistes pour aller plus loin, etc.;
- la grille d’évaluation utilisée pour évaluer, s’il y a lieu;
- la légende du code de correction utilisé, s’il y a lieu;
- tout autre élément pertinent.
Les avantages des feuilles d’accompagnement sont multiples. Elles permettent notamment de :
- fournir davantage de commentaires et de rétroaction lorsque, dans les documents habituellement remis aux étudiants, il n’y a pas assez d’espace pour le faire;
- fournir une rétroaction enrichie par l’ajout d’hyperliens vers des documents externes;
- fournir une rétroaction enrichie par l’insertion de schémas ou de captures d’écran;
- fournir une rétroaction complète et détaillée lors de l’insertion de numéros ou d’annotations numérotées dans des schémas, dessins, images, cartes conceptuelles, vidéos, etc.
La création des feuilles d’accompagnement est propre à chaque enseignant en fonction de ses pratiques de correction et de rétroaction ainsi que de la nature de ses activités d’évaluation. Ainsi, il n’y a pas de réelles bonnes pratiques ou de feuille d’accompagnement type. Toutefois, il peut être utile de s’inspirer de ce que font les autres enseignants.
Exemples
Voici quelques exemples de feuilles d’accompagnement.
