La détection
Le deuxième axe d’une approche intégrée pour contrer le plagiat et la malhonnêteté scolaire consiste à détecter les mauvais comportements associés au plagiat, et à prendre en défaut les situations de malhonnêteté scolaire.
Pour les enseignants, différents indices peuvent susciter des doutes sur la possibilité qu’une partie ou la totalité d’un travail ait été plagiée. Voici une liste non exhaustive d’indices.
Indices de situations possibles de plagiat
- Les propos ne traitent pas directement du sujet du travail demandé.
- Les propos sont trop précis, pointus et avancés pour la nature du travail demandé.
- Il y a des similitudes entre plusieurs travaux d’étudiants.
- Le niveau de langage du texte diffère des autres travaux remis par un étudiant.
- Le style d’écriture ou le niveau de langage varient dans le texte.
- La structure du texte n’est pas logique et semble être un amalgame d’idées, de fragments sans présentation logique.
- La police d’écriture ou sa taille changent dans le texte.
- La mise en forme et la mise en page varient dans le travail.
- Le texte contient des hyperliens non pertinents.
- Des hyperliens non fonctionnels sont présents.
- Les références utilisées sont difficiles à trouver ou ne sont pas du tout courantes pour le sujet du travail.
Une fois les soupçons éveillés, l’enseignant peut utiliser différentes méthodes pour détecter s’il est en présence d’un cas de plagiat. Par exemple :
Les logiciels anti-plagiat : utiles ou non?
Pour certains établissements et leurs enseignants, l’idée d’utiliser les logiciels de détection de plagiat semble intéressante. En effet, ces logiciels proposent une analyse à partir des documents indexés par les principaux moteurs de recherche sur le Web et, selon le cas, des banques de travaux propres aux logiciels ou internes aux établissements. Ces logiciels fournissent une analyse chiffrée comprenant un pourcentage d’originalité et indiquent quels sont les extraits qui sont problématiques et les sources potentielles de ces extraits.
Un des principaux avantages de ces logiciels est d’avoir un effet dissuasif auprès des étudiants, par le simple fait de signaler qu’ils pourraient être utilisés, lors de campagnes de sensibilisation, dans les sites Web de cours, dans les consignes de travaux, etc. De plus, dans certains cas, ces logiciels peuvent être utilisés par les étudiants eux-mêmes afin d’évaluer le pourcentage d’originalité de leurs travaux avant de les remettre.
Toutefois, l’utilisation de ces logiciels de détection occasionnent des désavantages (coûts d’utilisation, enjeux éthiques, procédures d’utilisation complexes, possibilités de déjouer les logiciels).
Examen sous surveillance à distance : quête d’un faux sentiment de contrôle?
Pour certains établissements et enseignants, l’utilisation de logiciels ou de plateformes pour surveiller les étudiants qui réalisent des activités d’évaluation à distance semble être un moyen de prévenir et de détecter les cas de plagiat et de malhonnêteté scolaire.
De manière générale, l’utilisation de ces plateformes et logiciels repose sur l’emploi de caméra et de micro avec lesquels l’enseignant ou le surveillant peut vérifier que les étudiants ne consultent pas des documents ou un appareil, ou qu’ils ne sollicitent pas l’aide d’une autre personne pour réaliser leur activité d’évaluation. De la même manière, une caméra peut être utilisée pour observer un étudiant qui écrit un texte ou fait des calculs à la main sur une feuille de papier.
L’utilisation de ces plateformes peut sembler intéressante, mais elle comporte aussi des inconvénients. Leurs coûts d’utilisation par étudiant en est un. De plus, elles ne sont pas infaillibles.
L’adaptation des activités d’évaluation constitue peut-être une solution plus intéressante.