S’ajuster selon les résultats
Lors de votre première rencontre ou pendant vos activités pédagogiques en visioconférence, il est normal de ressentir à l’occasion de l’insécurité ou de l’insatisfaction face au déroulement de celles-ci. Vous avez droit à l’erreur et vous devez vous permettre de faire plus d’ajustements qu’à l’habitude. Plus vous vous permettez de faire des changements en fonction de vos besoins et de ceux de vos élèves, meilleur sera votre enseignement. Certains choix d’outils faits au départ peuvent ne plus convenir par la suite. Ne soyez pas mal à l’aise de faire encore un changement! Si vous prévenez les parents de la situation exceptionnelle et des besoins d’adaptation nécessaires, ils seront en mesure de comprendre.
Des enseignantes témoignent
Comment avez-vous choisi la plateforme de visioconférence répondant le mieux à vos besoins?
« Au début du confinement, j’ai utilisé la plateforme Meet avec mes élèves pour quelques rencontres. Puis, on m’a informée que la plateforme Via d’École en réseau était disponible. Après avoir pesé le pour et le contre, j’ai décidé de changer pour Via car les fonctionnalités que j’y retrouvais correspondaient mieux à mon enseignement virtuel.
Les enfants ont préféré celle-ci car ils y étaient déjà habitués à cause des nombreuses visioconférences que nous avions faites durant l’année. Ils étaient fiers de l’utiliser et les parents ont apprécié que les rencontres soient enregistrées.
Peu importe les plateformes, je crois qu’il est important que l’enseignante puisse choisir l’outil qui correspond le mieux à ses besoins. Le fait de changer en cours de route, même si cela peut déstabiliser un peu les parents et élèves, est possible et même souhaitable si cela permet de mieux soutenir les apprentissages.
Bien sûr, il faut porter notre attention sur les outils que les familles de deux enfants ou plus utilisent afin de ne pas trop compliquer les multiples connexions hebdomadaires. Nous devrions donc avoir le souci d’uniformiser le plus possible les plateformes pour une même famille lorsque cela est possible. »
Brigitte Léonard, enseignante au 2e cycle, CS des Laurentides
Il est fortement recommandé de garder des traces de vos communications avec vos élèves, notamment les appels téléphoniques ou les visioconférences, sous forme de tableau ou de carnet de consignation, par exemple.
Conseils pratiques
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Partagez votre expérience
Devant la nouveauté de ce type de pratique, plusieurs enseignantes mentionnent l’importance d’un soutien proximal et des possibilités de partage avec d’autres enseignantes. C’est d’ailleurs devant ce besoin exprimé que des communautés de pratique (COP) ont été créées dans École en réseau (EER). Les enseignantes peuvent également joindre la salle de soutien Accéder au site. en cliquant sur « Je suis un invité », et ce, tous les jours de la semaine. Quelqu’un peut les aider, tant sur le plan technologique que pédagogique, afin d’assurer une continuité des apprentissages à distance.
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Demandez de l’aide auprès de votre commission scolaire
Plusieurs conseillers pédagogiques peuvent vous épauler dans votre démarche d’adaptation de vos cours à la formation à distance. Voyez l’exemple de soutien aux enseignants de la commission scolaire des Phares.
Exemple
« Étant donné la situation actuelle, nous avions le souci de pouvoir être présents et réconfortants pour les enseignants :
- Offrir des formations;
- Offrir de l’accompagnement pédagogique;
- Offrir du soutien technologique.
Depuis le 16 mars 2020, nous essayons d’être proactifs afin de répondre aux trois points ci-haut mentionnés. Nous avons mis une page Web en ligne avec les éléments qui nous semblent essentiels : Communications Accéder au site..
De plus, nous proposons régulièrement des capsules de formations en ligne sur les principaux outils comme Teams, Forms, Zoom, etc., soit les outils les plus sollicités dans le contexte actuel. Chaque fois que nous offrons une formation, nous offrons, le lendemain ou le surlendemain, une salle de soutien pour répondre aux questions, expérimenter et soutenir les enseignants.
C’est lors de ces rencontres que nous vivons des moments forts pour parler pédagogie, approches, intentions et communication. Il semble que le fait de pouvoir être disponible pour les enseignants permet à ceux-ci de se sentir soutenus dans leur expérimentation et la mise en place d’une nouvelle façon d’aborder l’enseignement.
C’est dans le contexte actuel que se dévoile l’importance de l’utilisation des technologies, qui prend tout son sens dans notre pédagogie et notre enseignement. »
Julie Bérubé, conseillère pédagogique, CS des Phares
Pièges à éviter
Avec la facilité d’accès aux appareils électroniques ou aux ordinateurs, une enseignante pourrait tomber dans le piège de vouloir être disponible en tout temps pour ses élèves. Il importe d’avoir une bonne gestion de son rythme de travail et de conserver une bonne hygiène de vie. L’enseignante n’a pas à être disponible en tout temps : répondre à une demande en 24 à 48 heures est un délai convenable, selon l’urgence de la situation, selon la journée de la semaine, le moment de la journée. L’enseignante doit prévoir des plages horaires de disponibilité et des moments où elle se permet de fermer ses notifications… Dans le même sens, lors du retour en classe, l’enseignante n’a aucune obligation d’ouvrir son TNI et sa classe aux enfants restés à la maison. Elle peut donc cibler les moments intéressants pour les intégrer à la classe et fermer sa caméra (par exemple lors des jeux libres, des ateliers ou des activités en sous-groupe) lorsque cela n’apporte rien à chacune des parties.
Consolider la communication
Dès les premiers jours, il importe de s’assurer que tous les élèves comprennent bien le fonctionnement de la classe à distance ou hybride, de même que les outils utilisés (quand et comment se connecter en visioconférence, où trouver les consignes pour le travail de la semaine, quel travail effectuer cette semaine). Bien qu’exigeante, cette étape est nécessaire si on veut s’assurer que les élèves se sont bien approprié le fonctionnement et qu’ils sont disposés à s’engager pleinement dans leur apprentissage.
Comment organisez-vous les rencontres en visioconférence?
« Au départ, j’ai fait une rencontre avec tout le groupe mais c’était un peu cacophonique. Par la suite, j’ai décidé de faire plusieurs groupes d’élèves. Des fois, je sépare mon groupe en 2 et d’autres fois, en 4. Tout dépend de l’activité que je fais avec eux. Il m’arrive de faire une rencontre avec un seul élève afin de consolider certaines notions. Habituellement, je prévois mes rencontres au moins 2 jours à l’avance. J’envoie le lien et l’heure aux parents par courriel. »
Isabel Pinel, enseignante au 1er cycle, CS Seigneurie-des-Mille-Îles
Il peut être difficile pour une enseignante d’avoir à fournir, au départ, un soutien davantage technologique que pédagogique. Il faut se rappeler que ces communications servent également à bien établir le mode de fonctionnement, à créer une routine et, surtout, à démontrer à l’élève que l’enseignante est disponible pour l’accompagner et l’aider lors de difficultés, quelles qu’elles soient.
* Un soutien technologique pourrait également être offert par l’organisation scolaire ou l’école.
Astuce
Avec le grand nombre d’outils disponibles, il est normal que vous soyez en exploration et que vous communiquiez avec les parents en variant les modes de communication. Gardez en tête de simplifier les communications en utilisant un mode uniforme et en évitant, par exemple, de publier des informations sur plus d’une plateforme.
« Cette semaine, j’ai publié l’horaire de la semaine sur OneNote et dans le groupe Facebook de ma classe. Or, j’ai fait des modifications à l’horaire sur Facebook, mais pas dans OneNote. Des élèves se sont rendus dans la salle virtuelle au mauvais moment. Les parents ont été très compréhensifs et dorénavant, j’utiliserai uniquement OneNote, ce qui me permet de faire les modifications directement. »
Karine Godin-Tremblay, enseignante du 1er cycle, CS des Rives-du-Saguenay